Blog proposé par Jean-Louis Bec

vendredi 11 mars 2011

Née sous X







Rubriques : lecture de photographies ; psychologie du photographe

Dans toute photographie, quel qu'en soit le sujet, et aussi anodin soit-il ou aussi éloigné qu'il paraisse d'une imagerie érotique, il y aurait le fantôme, dans le visible enregistré, de ce qui ne doit pas être vu, de ce qui doit rester caché, voilé et que la photographie peut dévoiler, révéler, donner à voir, donner à toucher.
Evidemment, cette aimantation pornographique de la photographie devient toujours plus forte à proximité de la représentation des corps: dès qu'un être humain est à l'image, photographié, et fût-il habillé de pied en cap pour affronter l'hiver le plus rigoureux, c'est son intimité la plus secrète que la photographie vise et vers laquelle elle s'oriente infailliblement comme un radar, c'est cette couche cachée de l 'image, sous d'autres couches -les vêtements, l'attitude, la culture - que la photographie tente de toucher...
(...)
Et ce point de vue dût-il être taxé d'abusivement masculin, je dirai qu'au fond de toute photographie, cachée dans un paysage, ou allongée à côté d'une coupe de fruit, hors champ, ou prolongeant indiscrètement le corps mis à nu sous un portrait, ou en reflet dans le regard d'un homme, c'est toujours une femme nue, exhibant sa nature, que toute photographie contemple, c'est du con qu'elle voit l'îcône."

Jean-Louis Bec, Montferrier-sur-Lez, 1999

Alain Fleischer, La pornographie, une idée fixe de la photographie, La Musardine, 2000





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